Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des Monuments et des Sites, l’Ecole supérieure de Journalisme et des Sciences de la Communication (ESJSC) a organisé ce jeudi 18 avril 2024 une conférence débat dans le but de sensibiliser les journalistes en fleur à l’importance du patrimoine culturel. Parmi les conférenciers figuraient le Représentant du Directeur national du Patrimoine culturel, M. Sékou KANTE, le Représentant du Bureau UNESCO Mali, Abdoul Karim DEMBELE, la Directrice générale de la Tour d’Afrique de Bamako, Mme MAÏGA Mariam MAÏGA, le Directeur général du Mémorial Modibo Keita, M. Moctar TRAORÉ, la Directrice générale de la Pyramide du souvenir, Mme Fadima COULIBALY. « La culture englobe tout ce que nous transmettons de génération en génération sans s’en rendre compte », dixit Massa Makan Diabaté.
La journée du 18 avril a été établie comme Journée Internationale des Monuments et des Sites en 1982 par « International Council on Monuments and Sites », suivi de son adoption par l’UNESCO lors de sa 22ᵉ Conférence générale. Le Mali, à l’instar du monde entier, a célébré cette journée ce jeudi. Il est essentiel de « s’intéresser aux monuments et aux sites de notre pays et à l’histoire de leur création », a déclaré le Directeur général de l’ESJSC, Dr Aboubacar Abdoulwahidou MAIGA, dans ses propos introductifs.« Monuments vivants, dotés d’une mission… »
A l’entame de ses propos, Mme MAIGA Mariam MAIGA indiquera que le plus grand arbre de l’Afrique – Tour d’Afrique – a poussé en 2000 sous le magistère d’Alpha Oumar KONARE. « Bâtie sur une superficie de 2800 mètres carrés et haut de 46 mètres, la Tour comporte une esplanade réservée pour la restauration et un centre de documentation », explique la Directrice du monument. A l’en croire, le monument est construit à l’image du baobab, symbole de la prise des grandes décisions en Afrique d’antan. Les colliers de couleurs dorées symbolisent les richesses du continent. Les idéogrammes rappellent les pères fondateurs de l’unité africaine. Les bras sont là en guise de soutien à sa diversité culturelle. « La Tour d’Afrique est là pour vivifier le panafricanisme […] il revient à nous d’animer des conférences à l’adresse de la jeunesse, l’essence de demain ».« Le Président Alpha a eu l’idée de construire ces monuments pour retracer l’histoire de l’Afrique et celle du Mali en particulier », embraie Mme Fadima COULIBALY à son tour sur la Pyramide du Souvenir.
Selon ses dires, ces monuments vivants sont dotés d’une mission. Raison pour laquelle la Pyramide du Souvenir organise annuellement la « semaine de Martyrs » qui débute le 17 mars. Nous avons tous en nous un passé ou un présent mitigé. Le Directeur général du Mémorial Modibo Keita, M. Moussa TRAORE considère que sa structure est dans un élan de réhabilitation du héros national Modibo KEÏTA, un des Pères de l’indépendance du Mali. Il s’agit d’édifier la jeune génération sur l’héritage du premier Président de la République du Mali, notamment à travers la formation civique pour une meilleure connaissance de soi. Il s’agit aussi de contribuer à la renaissance culturelle et au rayonnement culturel du Mali : « Le Mali est un des rares pays africains ayant mis l’unité africaine en avant dans son hymne national », explique-t-il aux étudiants.
Des sites face aux menaces Aujourd’hui, la protection de certains sites touristiques est perçue par un certain nombre de personnes comme contraire à la morale et à la religion, estime le Représentant du Directeur national du Patrimoine culturel, M. Sékou KANTE, qui a fortement salué cette initiative. Selon lui, cette journée a été institutionnalisée pour sensibiliser les populations à leur apport capital dans la vie de la Nation. Selon monsieur KANTE, ces lieux touristiques sont de plus en plus menacés par des facteurs naturels imputables aux effets du changement climatique, comme les inondations et la sécheresse. Au-delà de la déforestation qui touche les bois sacrés, l’urbanisation et les cas de vols constituent tout de même des menaces sérieuses. En outre, le département chargé de la culture fait face à un déficit budgétaire qui l’empêche de mener à bien ses missions de protection et de conservation du patrimoine culturel. Prenant la parole, le porte-parole du Bureau UNESCO au Mali, M. Abdoul Karim DEMBELE, a félicité la direction de l’ESJSC pour l’organisation de cette conférence avant définir les missions de l’UNESCO au Mali, dont entre autres l’accompagnement du gouvernement malien dans l’entretien et la préservation des monuments et des sites. Il a, par exemple, rappelé qu’à la suite des événements de 2012, « l’UNESCO a été la seule organisation à s’engager pour la réhabilitation des monuments de Gao et de Tombouctou ».Les étudiants ont posé plusieurs questions aux panelistes du jour. Les réponses données leur ont permis de mieux cerner l’importance des monuments et des sites du Mali et de savoir les conditions de leur visite. Le Directeur général de l’ESJSC a promis d’initier prochainement des excursions de découverte de ces espaces culturels.
Kémoko Diabaté Aïssata Niambélé Presse écrite/ESJSC