ESJSC : les étudiants sensibilisés aux facteurs du cancer

Dans le cadre de la Journée mondiale de la Lutte contre le Cancer (4 février),
s’est tenue lundi à l’École supérieure de Journalisme et des Sciences de la
Communication une conférence débat sur le cancer, animée par Dr Fatoumata
Sidibé.
Lorsqu’on parle de la maladie du cancer, l’attention se tourne vers ses formes les
plus courantes au Mali, dont le cancer du sein et celui du col de l’utérus chez les
femmes. Alors que d’autres types de cancer font ravage dans notre société, faute de
diagnostic et de sensibilisation. À ce jour, on dénombre plus de 1200 cas au CHU
Point-G. C’est dans ce contexte que s’est tenue cette séance d’échanges entre les
journalistes en fleur et l’oncologue Dr Fatoumata Sidibé en vue de les sensibiliser sur
les causes, les facteurs de risques et les méthodes de traitement du cancer. « Les
habitudes alimentaires ont réellement changé », a indiqué le Directeur général de
l’ESJSC, Dr Aboubacar Abdoulwahidou Maïga dans son introduction. Selon lui, ce
rendez-vous avec Dr Sidibé reste un cadre idéal pour avoir de plus amples
informations sur les différents risques alimentaires et comportementaux qui
pourraient nous conduire au cancer. « Il vaut mieux prévenir que guérir », embraie la
Conférencière, relevant que les professionnels de la santé comptent beaucoup sur
les médias dans la prévention de la maladie, durant son traitement, voire après.
Causes du cancer
Selon Dr Sidibé, la cellule est l’unité sentinelle de l’être humain. De la phase
prénatale jusqu’à la phase post-natale, l’organisme humain contient des « milliards
de cellules ». Celles-ci sont soumises à la vie et à la mort comme tout être vivant. La
multiplication anarchique des cellules dans le corps donne lieu à ce qu’on appelle le
cancer, a-t-elle expliqué. Il n’y a pas de symptômes spécifiques, car il existe des cas
différents parmi lesquels : le cancer de l’œil, du sein, du foie, de la prostate, ou
encore du cerveau, entre autres.
« Entre la première anomalie et l’apparition du cancer il peut y avoir cinq, dix ou
quinze ans » a-t-elle prévenu. Pendant cette période, le virus restera dans l’état de «
dormance » d’où, selon elle, toute l’importance de la sensibilisation. Des études ont
montré que 40% des cas peuvent être évités si l’on parvient à éviter le tabagisme,
l’alcoolisme et les infections. Le tabac est dangereux, non pas pour le
consommateur, mais aussi pour son entourage et 40% des cas de cancer sont
provoqués par le tabagisme « actif » ou « passif ».
En outre, le cancer figure sur la liste des maladies sexuellement transmissibles.
Parlant des cas héréditaires, la Conférencière du jour a rappelé que le cancer de la
prostate est un cas héréditaire qui se manifeste par le sang dans « l’urine », pendant
« l’érection » ou « l’éjaculation ». Elle explique que le taux de prévalence est élevé
chez les Africains et les Afro-américains, ce qui explique l’importance du facteur
racial dans la contraction du cancer de la prostate. Les personnes âgées sont plus
exposées à la maladie, car à un certain âge, les cellules ne fonctionnent plus
convenablement.

Pour rester à l’abri, Dr Fatoumata n’est pas allée avec le dos de la cuillère. L’excès
de toute chose est nuisible. « On consomme le sel et le sucre, mais il le faut avec
modération », a-t-elle conseillé. Il convient aussi de consommer des aliments riches
en légumes et fruits, mais aussi de pratiquer le sport. Chez les femmes, l’allaitement
maternel réduit considérablement le risque de cancer du sein.
Le nombre de malades explose d’année en année, mais la subvention de l’État dans
la prise en charge de cette pathologie n’a pas connu « d’évolution » depuis 2012,
s’élevant à 280 millions de FCFA par an, a conclu Dr Sidibé.
Kémoko Diabaté
Abdramane Koné