Journée mondiale de la radio : Abdoulaye HANDANE raconte la belle odyssée de la Radio au Mali

L’Ecole Supérieure du Journalisme et des Sciences de la Communication a reçu, ce mardi 13 février 2024, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la radio, Monsieur Abdoulaye Handane DJITTEYE, Directeur de la radio Kledu. Cette conférence, axée sur le thème « la radio d’hier et aujourd’hui », avait pour objectif d’édifier les étudiants sur le rôle, la valeur et l’importance de la radio dans notre pays.

Initiée par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) depuis 2011, cette journée dédiée à la radio correspond aussi à la date de création de la radio des Nations Unies en 1946. Chaque année, les acteurs de la radiodiffusion commémorent cette journée partout dans le monde.

Le thème retenu pour la présente conférence est : « La radio d’hier à aujourd’hui ». Il s’agit pour l’orateur du jour de sensibiliser davantage le public et les médias sur l’importance et les avantages de la radio et de démontrer le rôle primordial que joue la radio en matière de communication. Ces échanges à l’Ecole supérieure de Journalisme et des Sciences de la Communication s’inscrivent dans le cadre de la formation des futurs journalistes, en leur montrant l’utilité de ce puissant outil de communication dans notre société. Par ailleurs, M. Djitteye l’affirme sans hésitation dans son intervention : « Sans la radio, il n’y a pas de moyen de communication pour certaines localités ».

Le conférencier du jour, M. Abdoulaye Handane Djitteye a mis l’accent sur le rôle crucial de la radio, avant d’ajouter que la « radio » par ses caractéristiques – instantanéité et fluidité – est écoutée par une large population sur toute l’étendue du territoire. Pour lui, la radio est l’outil de communication qu’on peut écouter n’importe où et à n’importe quel moment. « La radio c’est le seul media qui n’a pas de frontière. C’est le seul media que l’on peut écouter en travaillant : au champ, le cultivateur écoute sa radio ; à l’hôpital, le malade écoute sa radio, etc. ; c’est le moyen le plus rapide et le plus mobilisateur », dit-il. Pour le Directeur de la radio Kledu, la radio reste aussi le média le plus fabuleux par son accessibilité et sa crédibilité. « Il n’y a pas une ville ou un village au Mali où il n’y a pas de radio ». Cependant, il faut noter qu’au-delà de ses bienfaits, la radio peut contribuer à détruire, enflammer une ville, un pays. Il décrit qu’un journaliste ou animateur sans l’éthique ni la déontologie est un danger pour la société. Selon lui, « l’Etat dans sa faiblesse laisse n’importe qui ouvrir une radio. D’où la prolifération des stations de radio au Mali ». À l’en croire, le Mali compte officiellement aujourd’hui 413 radios dont 19 relèvent de Bamako, selon la Haute Autorité de la Communication (HAC).

Le Directeur général de l’ESJSC a soutenu la fiabilité de ce média, tout en évoquant son riche passé et sa valeur. « Parmi tous les médias, la radio est considérée comme le media le plus crédible » témoigne Dr Aboubacar Abdoulwaidou MAÏGA. Selon lui, malgré l’évolution percutante et galopante des réseaux sociaux, la radio qui a plus de cent ans d’expériences montre de plus en plus que son rôle est déterminant et prépondérant dans la cohésion sociale, dans la quête de la paix, la communication et la sensibilisation concernant toutes les épidémies et autres phénomènes sociaux.

Parlant de l’évolution de la radio, il est important d’aborder son historique au Mali. La première radio a vu le jour en 1957 sous le nom de « Radio Soudan » avant de devenir « Radio Mali ». Avec l’ouverture de la chaîne de télévision le 22 septembre 1983, Radio Mali devient Radiodiffusion et Télévision du Mali « RTM ». Enfin, la Loi 92-021 du 5 octobre 1992 érige la RTM en Office de Radiodiffusion Télévision du Mali (ORTM), établissement public à caractère administratif (EPA) doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Les radios privées ont connu une émergence à partir de 1991 avec la chute du régime de Moussa Traoré.

Garibou TOGO et Dadji Rokia DIARRA